Montessori Bergerac

Principes Montessori

LES PÉRIODES SENSIBLES ET LE RYTHME

Selon Maria Montessori, l’enfant passe par diverses périodes sensibles, phases de développement que tout enfant traverse dans ses premières années, et ne retrouvera donc plus par la suite. il convient donc de respecter au mieux ces périodes sensibles chez l’enfant qui sera non seulement demandeur de telle ou telle chose de lui-même, mais sera également beaucoup plus réceptif et les intègrera bien plus profondément dans son esprit. C’est tout le rôle de l’éducateur (mais aussi des parents), d’observer ces différentes périodes mais aussi de les respecter.

lettres rugueuses
On est là à contresens complet de notre éducation traditionnelle : tout le monde n’apprend pas la même chose en même temps ! Certains enfants marchent plus vite, d’autres parlent plus vite… comment vouloir faire marcher tout le monde à 1 an ? Tous les enfants doivent-ils être propres à 2 ans et 11 mois avant de rentrer en maternelle ? Tous les enfants doivent-ils parler à 2 ans ? On fait voter une loi pour cela ? Non, ils n’ont pas le même rythme naturellement c’est tout (et pourtant ils finiront tous pour la grande majorité par être propre, parler et marcher). La vraie réflexion est toute simple : notre système qui a déjà bien du mal à gérer « la masse d’enfants » ne peut pas se permettre dans sa structure et conception actuelle d’individualiser les enfants… mais est-ce la pédagogie qui doit s’adapter au système ou l’inverse ?
Les enfants ont des rythmes différents sans pour autant être qualifiés de « rapide » ou de « lent », tout comme nous adultes avons des rythmes différents dans nos vies comme dans une simple journée. Il s’agit de les respecter sans jugement particulier.

LA LIBERTE ET L’AUTODISCIPLINE

tour rose montessoriCela peut paraître contradictoire mais c’est pourtant bien de celà dont il s’agit. La pédagogie Montessori ne signifie pas laisser nos petits monstres créer l’anarchie au sein d’une classe comme ils l’entendent. D’ailleurs on qualifie cette salle « d’ambiance » car le travail de l’Educateur et de la pédagogie commence là : tous les matériels sont à la vue et à la portée des enfants, grâce à un mobilier et une préparation adaptée de l’ambiance. Il n’existe qu’un matériel de chaque type, apprenant aux enfants les notions de partage et de respect de l’autre, et également la gestion de la frustration chez ceux-ci. Les enfants se dirigent donc d’instinct et par envie vers une activité qu’ils ont choisi parmi celles qui leur sont proposées. Ils connaissent cette activité qui leur a déjà été présentée, ont envie de l’expérimenter et d’y consacrer le temps nécessaire.
Grâce à la présentation qui lui en a été faite et un matériel où l’autocorrection est omniprésente, l’enfant va repérer lui-même ses erreurs. Il sait qu’il a le droit de recommencer mais surtout le droit de se tromper. Cette notion est fondamentale, on ne fustige pas l’erreur, le but n’est pas ici de réussir mais d’expérimenter encore et encore, de s’améliorer par soi-même. En effet comment avoir envie de recommencer une activité sur laquelle on s’est trompé et pour laquelle on a été fustigé ? On ne peut qu’éprouver de la crainte pour un nouvel échec, ne pas oser donc, et encore moins s’améliorer. Si l’enfant réussit toutefois, il n’est nul question de sortir la fanfare pour le féliciter outre-mesure, il doit être content pour lui-même, pas parce que l’adulte est content. Ainsi ce n’est pas parce qu’il a fait un dessin (et que c’est votre enfant…) qu’il faut absolument crier au génie et hurler « quel beau dessin ! ». Mais plutôt lui demander si ce dessin lui plaît à lui et ce qu’il a voulu représenter par exemple.

L’ACTION INDIRECTE

Ensemble de vie pratique

Il est plus profitable d’agir sur l’environnement de l’enfant que sur l’enfant lui-même. Nous revenons encore une fois sur un environnement préparé et adapté. Inutile de crier sur un enfant parce qu’il a du mal à déplacer une chaise d’adulte 3 fois trop grande pour lui, qu’il n’arrive pas à s’habiller seul alors qu’il y a 3 fermetures éclairs, 4 Velcro et 10 noeuds pour mettre son pantalon (ou à défaire pour aller seul aux toilettes et devenir « propre » plus rapidement…).

D’ailleurs si on ne crie pas, on ne parle pas non plus dans une école Montessori, on parle à voix basse. L’enfant va de lui-même parler moins fort également, respecter l’ambiance et les autres. On ne lui dit pas de ranger ses affaires, on met des meubles à sa portée et il rangera naturellement. S’il salit mais qu’il a des matériels adaptés à sa taille et à sa force qui se trouvent à sa portée, il nettoiera de lui-même également. Toutes ses actions indirectes sont importantes, et vont de pair avec l’autodiscipline et la liberté, l’autonomie et l’épanouissement.

L’EXPERIENCE ET L’EDUCATION DE LA VIE

Nous avons déjà signalé que l’enfant avait le droit de se tromper, mais il a aussi le droit de recommencer tout simplement parce que des concepts lui ont échappé malgré tout, qu’il voudrait revoir quelque chose en particulier. Qui n’a jamais vu un nourrisson faire tomber 50 fois son hochet (50 fois ? Vous êtes des parents patients c’est bien…). Un pédiatre vous dira que l’enfant expérimente déjà, il regarde comment l’objet tombe, cherche à comprendre pourquoi et comment, tente de le faire tomber autrement et recommence jusqu’à ce qu’il ait compris et assimilé son expérience. Il faut bien comprendre que l’enfant est confronté à un monde d’adultes avec des concepts d’adultes et qu’il les découvre pour la première fois !

Pour s’approprier ce concept, l’enfant doit expérimenter, et ce avec tous ses sens. Il a besoin pour cela d’un matériel qui l’attire par sa beauté et ses couleurs, qui lui procure une sensation agréable lors de sa manipulation. Il a besoin par lui-même de mesurer, soupeser, comparer, compter afin d’intégrer ce concept et de le faire sien. Pour Maria Montessori l’enfant est capable de beaucoup par lui-même. Il faut le laisser expérimenter, le respecter. En le respectant, il respectera les autres également, le sociabilisant, l’enfant pourra acquérir une discipline intérieure et une confiance en lui. Ce sont des éléments indispensables pour sa vie à venir, l’éducation en ce sens n’est pas qu’une simple somme de savoirs, mais une véritable aide à la vie.